mardi 25 août 2009

Nos ancêtres les Guanches

Peu de choses ont été écrites sur ce peuple Amazigh qui vivait en quasi autarcie depuis l’engloutissement de l’Atlantide. Qui sont-ils ? Quels sont leurs liens avec Tamazgha ? Quelles étaient leurs croyances ? Leur organisation sociale ?

Il n’est pas facile de trouver des réponses à cause de la faiblesse de la littérature léguée par les Guanches eux-mêmes ou par les bêtes sauvages qui les ont massacrés. Cependant, avec de la bonne volonté, aucune porte ne reste fermée et je vous propose à présent, le temps d’un article, de revivre l’époque des Canarias Amazigh.

Pour les origines des Canaries et de l’Atlantide, je vous réfère à l’article de Soldat Amazigh intitulé « Tamazgha : l’Atlantide perdu ».

Les Guanches - peuple Amazigh des Canaries

L’archipel des Canaries faisait partie du royaume de Juba II qui aimait à s’y rendre. Juba II est d’ailleurs à l’ origine de l’appellation « Canarie ». Il existe deux théories concernant ce choix :
1/ La première théorie est que de nombreux chiens se trouvaient sur l’ile, chien se disant Canis en Latin, Canis devenant Canaria
2/ La deuxième théorie – et la plus plausible - est qu’il les ait appelées de la sorte d’après le nom de la tribu Amazigh qui peuplait Gran Canaria, à savoir « icanariyen »

Le terme Canarias apparait pour la première fois dans la littérature vers en l’an 300 ap J-C sous la plume de l’écrivain Amazigh Arnobe : il change le nom précédemment utilise d’îles Fortunées (mythologie grecque) en « péninsule des canaries ».



Les flux migratoires de Tamazgha continentale vers les Canaries étaient continus dans le temps. Il est à noter cependant une immigration tragique qui s’est déroulée au IIème siècle lors du règne de l’empereur romain Marcus Trajan. Suite à la « révolte des marchands », qui rappelons le, a produit une grande instabilité le long de la frontière Mauritanienne, Trojan a ordonné la liquidation physique de tous les hommes et l’expropriation des femmes, enfants et vieillards. Ces derniers eurent la langue coupée et furent déportés vers les Canaries ; le but de la manœuvre étant que leurs descendants ne sachent jamais d’où-est ce qu’ils provenaient.

Plage de sable noir – Gran Canaria

La nourriture aux Canaries consistait de fruits, légumes poissons et fruits de mer. La pêche était fortement développée au profit de la chasse. Les Guanches ne connaissaient ni la roue ni l’acier ; leurs outils étaient de roche ou de bois. Aucune monnaie n’a été retrouvée sur l’archipel, les échanges se faisant au troc. Les Guanches vivaient dans des huttes ou des grottes. Ils utilisaient l’alphabet Tifinagh qu’ils gravaient dans l’argile, le bois ou dans la roche. Et bien que bon marins, les Guanches utilisaient leurs savoir faire uniquement pour la pêche. Pour illustrer ce point, il est à noter que les contacts entre les différentes iles étaient très sporadiques.

Regardons à présent les iles qui composent l’archipel :

1/ La principale ile des Canaries était Gran Canaria. Le plus ancien nom connu de Gran Canaria est Thamaran ou « pays des braves ». Ses habitants se faisaient appeler icanariyen. L’ile était divisée en deux territoires : Galdar et Telde. Chaque région était gouvernée par un roi (Guanarteme) et un prêtre (Faycan). Le Roi exerçait le pouvoir politique et judiciaire. Il était responsable de partager les terres fertiles entre membres de la noblesse. Le Faycan avait des liens de sang avec le Roi et en tant que responsable religieux (et de ce fait, numéro 2 du territoire), avait la charge de collecter les taxes et les surplus alimentaires.
Un conseil de guerre (ou Sabor) était constitué de 12 hommes, 6 de chaque territoire, afin de régler les différents entre les deux territoires et protéger l’ile en cas d’attaque extérieur. La noblesse de Gran Canaria était très réduite. Elle était cependant propriétaire des meilleures terres et troupeaux. Tout membre de la Noblesse était nommé par le Faycan et les conditions étaient strictes : il fallait naitre de parents nobles, ne pas avoir eu de rapports (partenaire) avec la classe paysanne, ne jamais avoir commis de crimes ou avoir été irrespectueux envers une dame. Tout individu réunissant ces caractéristiques pouvait aspirer à la Noblesse. Cependant, si a un moment ou un autre, une de ces conditions était prouvée fausse, le noble se retrouvait dépossédé de son titre et condamné à devenir paysan à jamais.
Pour garantir la pureté raciale de la noblesse, leurs femmes vivaient en quasi autarcie jusqu'à leur mariage, confinées dans des maisons. Elles ne sortaient de ces maisons que pour aller prier ou laver le linge dans les rivières avoisinantes. La loi punissait par la peine capital tout homme qui essaierait de leur parler ou qui serait insistant du regard. Durant les périodes de crises démographiques, il était autorisé de tuer les nouveaux nés et les filles étaient sacrifiées plus volontiers. Ainsi, il en résulta un déséquilibre entre femmes mariables et hommes. C’est ainsi que la polygamie fût introduite : une femme pouvait marier plusieurs hommes qui se relayaient mensuellement afin de faciliter la paternité des enfants. Ceux qui ne respectaient pas ces règles devenaient esclave et dépourvu de tout droit.
Les demeures en Gran Canaria étaient beaucoup plus solides qu’ailleurs dans l’archipel. L’économie était également plus axée sur l’agriculture que sur l’élevage.
Le sang était très un sujet très tabou. Les bouchers, bourreaux et embaumeurs ne pouvait fréquenter que des gens de leur classe. S’ils souhaitaient quelque chose, ils devaient l’indiquer du doigt et ne jamais toucher avant acquisition. Cette obsession était si extrême que les femmes ayant leurs règles devaient s’isoler du reste de la communauté.

2/ Tenerife, la plus grande des iles Canaries, provient du Berbère Tin Irifi. Elle était découpée en 9 territoires : Abona, Adeje, Anaga, Daute, Guimar, Icod, Thigueste, Thacoronte et Tharo. Il y existait deux groupes sociaux, les Nobles et les paysans. La noblesse était héréditaire et exempt de travail. Le personnage principal était le roi ou Mencey qui avait entre ses mains tous les pouvoirs. Il était propriétaire des terres agricoles qu’il devait assigner annuellement aux nobles. La pureté ethnique de la noblesse était si cruciale que le Roi ne pouvait marier aucune personne hors du cercle très restreint de la noblesse, au point de, en cas extrême, épouser sa propre sœur s’il ne restait aucune autre possibilité.
Les Achimencey étaient des nobles de sa famille directe et gravitaient autour des principaux postes de pouvoir. Ils faisaient parti du Thagharor (l’équivalent de Thajmath en Kabylie) et ils avaient collectivement le devoir de conseiller le Mencey ainsi que le pouvoir de le révoquer.
A la proclamation d’un nouveau Mencey, l’heureux élu devait prêter serment sur un os appartenant au plus ancien Roi de sa lignée et organiser un grand festin afin de se faire connaitre du grand public.
Il existait un prêtre pour chaque état, le Guanamene, qui agissait comme intermédiaire entre le Roi et les Dieux. Il avait également le devoir de transmettre la foi au peuple. Il est dit qu’un Guanamene a fait la triste prophétie que des « hommes trapus » allaient venir sur le dos de grand oiseaux pour leur mener une guerre d’extermination…
Quant à la classe paysanne, le petit peuple, elle vivait dans des huttes ou des grottes et travaillait pour la noblesse. Les professions « impliquant le sang » (comme à Gran Canaria) étaient très mal vues.
Lors des récoltes, le travail devenait collectif et de grandioses cérémonies étaient organisées à l’honneur des Dieux pour les remercier de leur bonté pour les fruits récoltés (jeune Kabyle, est-ce que ça te rappelle quelque chose ?). Au programme des festivités on trouvait la lutte canarienne (qui existe à ce jour), lancé de poids, dance, concours de chant, etc. Ce festival était si important que si deux états étaient en guerre, une trêve était observée pour profiter pleinement des festivités.

3/ La Palma, ou Enahoariw (signifiant « ma terre » en Guanche), était divisée en 12 territoires : Acero, Adeyahamen, Ahenguareme, Aridane, Thamanca, Thagharagre, Thedoth, Thegalgen, Thenagua, Thigalate, Thihuya et Thijarafe. Chaque territoire avait son propre Roi mais il y avait des affinités entre certains territoires qui faisaient que si deux territoires se trouvaient en guerre, ils embraseraient l’ile entière.
Chaque territoire disposait d’un prêtre, l’Ehedei, médiateur lors des rituels et proclamateur de prophéties. Les habitants de l’ile vivaient dans des huttes ou des caves et un contrôle démographique très rigoureux était exercé : il existait un nombre maximum à ne pas dépasser afin d’éviter la surexploitation de l’ile. En cas d’excédent démographique, les étrangers et les nouveaux nés étaient tués en priorité.
Les femmes était réputée très brave et participaient aux guerres au même titre que les hommes.

4/ L’ile de Lanzarote tire son nom de l’expédition du navigateur ligurien Lancelotto Malocello. Il débarqua sur l’ile en 1312 et y resta pendant une vingtaine d’année. Connue également sous le nom de Thitheroygatra ou « l’entièrement jaune » en raison de la couleur de ses plages, certains affirment qu’elle fut connue sous Makhorata et ses habitants sous le nom de Makhos.
L’ile de Lanzarote était une seule et même entité politique, gouvernée par un Roi accédant au trône par hérédité. Le Roi ou Guadarfia résidait dans le village royal de Zonzamas au côté du conseil des nobles. Les habitants de Lanzarote était connus pour leur caractère très pacifiste, aucun conseil de guerre n’existait. Ils vivaient le plus souvent dans des maisons profondément taillées à l’intérieur de volcans.

Sur cette boite postale de Lanzarote, on peut lire "Tagrawla" !

5/ La Gomera était divisée en quatre territoires : Agana, Hipalan, Mulagua and Orone. Il y était coutume de créer des alliances par exogamie. Ce système d’alliance a fini par rapprocher Agana et Orone d’un côté, Hipalan et Mulagua de l’autre. Ce mode de vie (d’alliances) a fait que les mariages étaient grandioses. C’est sur cette ile que la langue « el siblo » naquit. Il s’agit d’une langue sifflée qui fut utilisée afin de palier à la rigueur du terrain, très fortement accidenté. Il est dit qu’un sage de Mulagua nommé Aguamuje a également fait la triste prophétie que des conquérants sauvages viendraient les massacrer.

6/ Comme Lanzarote, El Hierro était une seule entité politique. Tout le monde sur l’ile jouissait du même statut social. Seul le Roi et le Yon (religieux) étaient au-dessus de tous. Le Roi exerçait les pouvoirs politique et légal. Le Yon quant à lui était le médiateur entre les Dieux et le peuple. Il organisait également les rituels religieux où le Roi présidait les sacrifices faits en l’honneur des Dieux.

7/ El Hierro, ou Ezero en Guanche, est connue pour son climat très sec, où les averses sont tellement que la végétation est desertique. Cependant, l’ile contenait un unique et immense arbre appelé Garoé. Sa taille lui permettait de condenser de l’eau, la distiller et la conserver dans son étanche sous-sol. L’eau ainsi produite suffisait les habitants de l’ile. A l’arrivée des Espagnoles, les habitants de l’ile, les Bimbaches, ont essayé à tout prix de cacher l’existence de l’arbre afin de pousser les assaillants à quitter cette île aride. Ils purent garder le secret un certain temps cependant une femme nommée Agarfa révéla l’emplacement de l’Arbre aux Espagnoles après être tombée amoureuse de l’un d’eux. Agarfa fut tuée par les siens pour trahison. Les espagnoles continuèrent d’utiliser cet arbre comme source d’eau jusqu’à sa disparition au cours du 17ème siècle.

Probable emplacement de l’arbre Garoé

8/ L’ile de Fuerteventura était divisée en deux territoires à l’arrivée des espagnoles, Guise au nord et Ayose au sud, la frontière étant dans l’actuel Betancuria. Les habitants de l’ile vivaient dans des huttes, des caves ou dans des « maisons profondes » creusée dans les volcans.
L’élevage y était très important, le nombre de chèvres y était très élevé. Des activités similaires au saut à la perche actuel étaient organisées lors des festivités. Le pouvoir religieux était concentré dans les mains d’une mère et de sa fille, Thamonant et Thibiavin qui étaient en charge des cérémonies et rituels religieux.
Les Guanches locaux appelaient l’ile Makhorata (signifiant la patrie, thamourt ennsen) et s’appelaient eux même Imakhosen.

Examinons à présent certaines croyances propres aux Guanches :

Comme dans plusieurs autres cultures, les Guanches n’étaient pas capable d’expliquer scientifiquement les phénomènes naturels qu’ils observaient, à savoir la météo, les récoltes ou tout simplement le changement des jours en nuits et vice-versa.
L’explication devait donc venir du divin. Tout comme leur homologues en Tamazgha continentale, les Guanches vénéraient le soleil (Magec), la lune (Ayyur) et les étoiles (Thigaziri). Ainsi, les Guanches cherchaient à obtenir les faveurs des Dieux afin d’apporter la pluie ou pour éloigner les épidémies.
Certains rituels consistaient à construire des pyramides (semblables à la reconstitution de Guimar) et à danser et chanter autour d’elles. Il s’agissait d’un moyen de se rapprocher du ciel pour remercier les Dieux. Il existait une hiérarchie au niveau des Dieux, Achaman - équivalent de Zeus - était tout en haut.

Pyramide de Guimar - Tenerife


Achaman dieu suprême, créateur de la terre, de l’eau, du feu et de l’air avait également crée le monde animal et végétale. Ses créations lui paraissaient si belles qu’il aimait à les contempler du haut des montagnes. Puis il voulu partager cette beauté et il créa les Guanches, en mélangeant de la terre et de l’eau. Il les pourvut alors des terres et troupeaux afin d’assurer leur subsistance pour qu’ils puissent à leur tour prendre soin de leur nouveau territoire. Longtemps après, Achaman décida de créer plus d’hommes et de femmes mais il ne put les pourvoir de terre ou de troupeaux vu qu’il donna tout à leurs ainés. Quand les nouveaux venus vinrent se plaindre, il leur rétorqua « servez les autres et ils vous nourriront ». Cette phrase justifie ainsi l’existence de deux classes distinctes, la noblesse et le peuple.

Le dieu suprême avait des noms différents selon l’ile : Achaman à Tenerife, Abora à la Palma, Orahan à la Gomera et Acoran à Gran Canaria. El Hierro avait deux dieux suprêmes : les hommes adoraient Eraoranhan, les femmes Moneiba.
A côté des Dieux, il existait également des esprits malsains ou démons qui prenaient des formes différentes. A Tenerife et Gran Canaria, les démons s’appelaient Thibicenas. Elles (j’emploie le féminin, tout Kabyle comprendra pourquoi) apparaissaient la nuit, dans les forêts, poussant des cris stridents. Elles prenaient la forme de grands chiens aux crocs aiguisés et aux yeux enflammés.
A la Palma, le démon s’appelait Haguanran et prenait également la forme de chiens vivant au pic des montagnes. Il existait également un autre démon appelé Iruene.
A el Hierro le démon s’appelait Aranfaibo. Il vivait dans des grottes et prenait la forme de porcs. A la Gomera le démon était un homme excessivement poilu voire un veau marchant sur deux pattes. Les Gomeréens l’appelèrent Hirguan.

Une légende dit qu’un démon appelé Guayota s’empara de Magec (le soleil) et le cacha à l’intérieur du pic de volcan Teide afin que le monde sombre dans l’obscurité. Achaman est doc allé à la recherche de Magec et dans le combat qui l’opposa à Guayota, Guayota fit jaillir des rivières de feu et de lave du Teide. Achaman réussit cependant à s’imposer, à libérer Magec et à enfermer Guayota dans le Teide. C’est pour cette raison que les Guanches considéraient qu’Echeyde (l’enfer) était à l’intérieur du Teide.

Le Volcan Teide – 3718 mètres

A Lanzarote et Fuerteventura, à l’aube des célébrations du Solstice d’été, les Guanches invoquaient les esprits des anciens qui alors apparaissaient sous forme de petits nuages près des rivages. C’est ce qu’ils appelaient les Encantad.

Les « esprits blancs » étaient fréquemment aperçus à Tenerife sous forme d’un humain dont le corps serait transparent, à l’image d’un liquide. Il est dit que les esprits blancs sont les âmes de l’Atlantide englouti, restés sur l’ile afin de veiller sur la tranquillité de leurs descendants.
Il y avait également les Duendes qui apparaissaient sous la forme de petits chats ou de petits chiens et qui véhiculaient les esprits des enfants qui après leur mort continuent à errer sur l’ile à la recherche de leurs proches. Lorsque ces enfants approchent leur demeure familiale, ils annoncent leur arrivée par un bruit similaire à celui de grosses gouttes d’eau qui tombent sur le sol.

Les Familiars étaient des démons d’importance mineur qui après avoir été capturés offraient leur service à leur nouveau maitre. Il est dit que trois graines de fougère plantées à un même endroit et germant au même moment permettaient de faire naitre un Familiar.
L’importance des montagnes :

Comme dans plusieurs cultures Amazigh, les montagnes revêtaient un caractère sacré. Les Guanches les considéraient comme le lien entre les cieux, demeure des Dieux, et la terre, peuplée d’hommes et de démons. Au mont Teide à Tenerife par exemple, de nombreuses cérémonies et offrandes étaient organisées. Un grand nombre de momies a d’ailleurs été trouvé à proximité.

Tindaya à Fuerteventura était également un pic lieu de culte. Du lait et de la viande y étaient déposés en offrande pour les Dieux dans des lieux appelés Efequenes. A la Palma, les Guanches faisaient des offrandes d’abats d’animaux sur le pic de Roque de Idafe.

Roque de Idafe – La Palma

A la Gomera, Garajonay était le lieu de recueillement et de prières. A Gran Canaria, il y a des ruines d’Almogaren (à Roque del Bentaiga) où les locaux pratiquaient des rituels religieux. Ils y creusaient des tunnels souterrains afin d’y déposer les offrandes.

Rites Guanches Canariens :

Plusieurs rituels étaient pratiqués aux Canaries. Le plus important était le rituel relatif à la pluie. En temps de sécheresse, des rituels étaient organisés à l’attention des Dieux. A Tenerife, Gran Canaria et el Hierro, les Guanches affamaient du bétail pour plusieurs jours, puis, le jour J, ils dansaient au bruit de leurs chants et au bêlement des animaux afin que les Dieux entendent leur douleur et leur accordent la pluie tant espérée. Les Gran Canariens eux envoyaient au large des embarcations avec à bord, du bétail et du lait.

Concernant les funérailles, Les Guanches n’enterraient pas leurs morts. Ils les déposaient dans des caves et les allongeaient sur des fruits et légumes afin que le corps ne touche pas le sol. Ils y laissaient également quelques possessions du défunt ainsi que de la nourriture pour l’au-delà. Les caves étaient hermétiquement fermées afin de bloquer l’accès aux animaux. Les membres de la noblesse étaient quant à eux momifiés. Lorsqu’un homme perdait l’envie de vivre suite à une malade ou une immense tristesse, il pouvait se déclarer Vacaguaré. Il était alors conduit vers une grotte où il trouvait un lit et un verre de lait. L’entrée de la grotte était alors condamné afin qu’il puisse mourir.

Momie d’un Guanche (Noblesse)


Idoles et symboles :


Plusieurs idoles ont été retrouvées dans l’archipel des Canaries. Ces idoles étaient en pierre, en bois ou en céramique et revêtaient des formes d’animaux, d’homme, de femme ou tout simplement des figures géométriques. Ces idoles étaient les représentations des Dieux « sans en être la personnification » pour reprendre notre Gladiator (que je salue !)
La plus importante des idoles est incontestablement Acoran (équivalent de Achaman ou Zeus). Seule une partie d’Acoran subsiste et elle est actuellement exhibée à Santa Cruz de Tenerife.

Acoran – représentation (ou ce qu’il en reste) du Dieu suprême de Gran Canaria

Des symboles ont également été retrouvés. Ces symboles étaient en Tifinagh mais également d’autres symboles comme Magec (le soleil), la fertilité (le premier symbole avec des triangles) ainsi que le symbole de force (intersection de la troisième ligne et la première colonne). Il est dit que les Guanches se tatouaient le corps de ces symboles.

Dernière énigme :


A la recherche du paradis sur terre, le moine irlandais Brendan de Clonfert entreprit un voyage à bord d’un ponto, voyage qui l’aurait finalement conduit aux Canaries vers l’an 530. Après avoir navigué bien longtemps sans amarrer, Brendan entrevit les iles Canaries le jour de Pâques. Il débarqua donc avec son équipage afin de fêter cet heureux événement. Cependant, le soir venu, ils sentirent la terre trembler et se précipitèrent tous pour reprendre leurs navires. A ce moment là, ils virent à l’ile disparaitre à la manière d’un navire levant les amarres. Depuis cette histoire, il a été fait état à plusieurs reprises d’une ile fantôme qui apparaitrait quand quelqu’un s’y attends le moins, à l’instar de ce qui est arrivé à Brendan. De nombreuses personnes affirment l’avoir vue.
S’agit-il d’une illusion d’optique ou d’une ile existant dans une dimension parallèle ? En tout cas, cette ile continue à faire parler d’elle et à raviver cette légende encore et encore.

Les iles canaries sont chargées de mystères, elles furent habitées par une énigmatique ethnie Amazigh dont la mémoire et les légendes doivent perdurer. J’espère que vous avez eu autant de plaisir à lire cet article que je n’en ai eu à le rédiger en traduisant de la documentation que j’ai trouvée.


Cordialement,
Mokran

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